Panier de printemps
Dernière mise à jour : 20 sept. 2021
Envie d'une marche nourrissante en tout point? Muni.e.s de plusieurs petits sacs en toile, d'un gant et de votre livre botanique favori, vous trouverez ici diverses plantes sauvages que vous pourriez ajouter à votre panier en ce merveilleux printemps, comme ici au mois de mai.

Ce panier printanier est composé de huit plantes sauvages, trouvées dans des milieux montagneux et ensoleillés, entre roche, murs villageois, champs sauvages et forêts peu fréquentées. Suivant la nature de votre habitat, vous serez en mesure de rencontrer diverses plantes comestibles comme médicinales. Ces dernières peuvent généralement se manger crues comme cuites, transformées en délicieuses recettes de saison ou plus simplement apprêtées.
Silène commun (Silene vulgaris L.)

Le silène se trouve dans les champs de montagne ou de campagne et vous le connaissez très bien... Peut-être à son stade de vie plus avancé. Vous souvenez-vous de ces fleurs-clochettes, dites "claquets", qui, tenues par leur ouverture s'éclatent sur le dessus de la main? Il s'agissait du silène adulte et nous n'en utiliserons que la jeune sommité printannière.
Ses feuilles sont douces, à texture légèrement siliconée, d'un vert tendre. Elles peuvent s'apprêter en omelette comme être ajoutées à la mi-cuisson d'un risotto, se déguster en salade ou encore en pesto, comme la majorité des herbes tendres comestibles.
Ortie (Urtica L.)

L'ortie se reconnaît facilement, bien que sa parente aux fleurs violettes ne soit que subterfuge. Elle a un goût atroce et elle n'est pas celle que nous recherchons.
Nous ne retiendrons de l'ortie véritable que sa sommité, bien plus tendre. Dans un article précédent, nous avons exploré le pesto d'ortie mais cette dernière, polyvalente par excellence, peut être savourée autant bien en soupe réconfortante qu'en beurre aux herbes rapicolant, en risotto ou encore intégrée à la pâte fraîche, aux gnocchi, cuite en "épinards" et de tant d'autres façons!
Pimprenelle (Sanguisorba minor L.)

La pimprenelle... Quel doux nom!
Vous pourriez avoir la chance de la rencontrer en longeant les murs, enceintes de vieilles villes ou murets de campagne.
Toute sa tige est à prendre, racine non comprise bien évidemment, car toutes ses petites feuilles se consomment.
Elles parfumeront vos plats, carnés comme végétariens, d'un bon goût de noisette rafraîchissante, et sublimeront vos beurres maison aux herbes fraîches.
Égopode podagraire (Aegopodium podagraria L.)

Souvent trouvé en tapis vert tendre, l'égopode se cueille en entier, tige et feuille. Sa tige triangulaire se termine souvent au sol par une touche de mauve foncé.
Bien qu'il puisse se confondre avec de nombreux jeunes arbres, il vaut la peine d'être trouvé avec attention pour la simple et bonne raison qu'il est délicieux et abondant.
Hâché, il garnira vos salades, vos riz, légumes et autres plats requérant une herbe se cuisinant comme l'épinard.
Pariétaire officinale (Parietaria officinalis L.)

Vous savez, cette herbe velcros qui, des murs, s'accroche à votre pullover? Vous reconnaissez bien là la pariétaire.
Poussant sur des parois ensoleillées, des murets de pierre de taille et naturelle, elle est verte et parfois violacée sur sa tige, couverte d'un doux duvet crochu mais non urticaire. Certaines de ses semblables, également comestibles, sont luisantes et peuvent atteindre de grandes proportions si l'ensoleillement est idéal.
Le test ultime, en cueillir une feuille à accrocher sur vos vêtements.
De préférence cuite, entière comme hachée, elle agrémentera à merveille vos plats, par exemple en quenelles de verdures à la poêle comme en terrine.
Raiponce en épi (Phyteuma spicatum L.)

Ces fleurs violettes, les raiponces en épi, arborent les bordures de sentiers forestiers et, une fois déployées et matures, ressemblent à de beaux plumeaux.
Vous souvenez-vous, de ces pinceaux naturels violets que l'on utilisait pour "faire semblant" de peindre, étant petits? Ils étaient si doux qu'ils en chatouillaient les joues?
Elles peuvent être cueillies encores closes et blanchies à la vapeur pendant quelques minutes à peine. Ajoutées à vos salades, riz et autres préparations de légumes, leur belle couleur saura enjoliver vos plats.
Aspérule odorante (Galium odoratum L.)

De belles tiges couronnées d'étoiles circulaires ornent les pieds des falaises, des murets, les bords des chemins ou encore les champs.
Fraîches, elles semblent n'avoir aucune odeur particulière. En revanche, une fois séchées, leur parfum se développe.
Elles peuvent alors être utilisées afin de parfumer vos boissons infusées ou encore vos desserts, à l'exemple de la panna cotta, de jus de pomme et autres cocktails.
Oseille (Rumex Acetosa L.)

Ces petites feuilles tendres peuvent se trouver au printemps dans les champs et bordures de sentier, ainsi qu'en été au stade de plante en utilisant alors les feuilles plus matures.
Acidulée, comme au goût de citron, elles seront parfaites en sauce froide, en salade ou encore cuite, en accompagnement.
Ces trouvailles sauvages ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres. Avec intention et plaisir, vous pourrez partir à leur recherche et les déguster de multiples façons. Quel bonheur!
Avec chlorophylle et soleil,
Valentine
N.B.
Rester attentif durant la cueillette à ne pas arracher la racine car seule la jeune feuille, la sommité ou la tige vous sera utile. Ainsi, vous permettrez aux plantes de perdurer des années durant!
Attention également aux faux amis! De nombreuses plantes sauvages ont des semblables irritants voire toxiques. Il vaut donc mieux vérifier à deux fois avant de se lancer dans leur cueillette et idéalement débuter accompagné.e.s de personnes plus expérimenté.e.s.
Pour cela, deux ouvrages sont très souvent conseillés par les fanatiques de cueillette:
- Flora Helvetica, Flore illustrée de Suisse, Konrad Lauber
- Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Eva Steiner et François Couplan
Votre bibliothèque municipale les aura très certainement à disposition et si vous désiriez en devenir propriétaire, votre librairie locale sera très heureuse de vous le.s proposer.
Existe également une application numérique collaborative, PlantNet, qui permet en temps réel d'identifier plantes, feuilles, fleurs et arbres à tous leurs stades de croissance, ce qui peut s'avérer fortement pratique.